Michel Cosem par Jean Joubert – Le Sud du soleil – Ed. de l’Atlantique

Michel Cosem – Le Sud du soleil – Ed. de l’Atlantique,
88 p., 19 € , 2012

par JEAN JOUBERT

 

 

                De Michel Cosem on connaît la longue et fidèle passion littéraire
qu’il manifeste de manières diverses. Sa bibliographie est éloquente :
poésie, romans, ouvrages pour la jeunesse, essais, anthologies. Et l’écrivain
se double d’un infatigable animateur culturel. Les cahiers d’Encres
Vives qu’il dirige ont battu un record de longévité en franchissant
le cap des 400 numéros. Pour Michel Cosem, pas de “tour d’ivoire”
donc, mais le souci du partage avec le public, grâce à des lectures, des
interventions en milieu scolaire et des participations à des salons du
Livre.
Le grand travailleur littéraire est aussi un grand voyageur, dont les
découvertes de paysages nouveaux nourrissent la création, tout particulièrement
dans le domaine de la poésie. En témoigne, une fois encore
un récent recueil : Le Sud du soleil, dans lequel l’auteur a rassemblé
quelque cent cinquante textes brefs, d’une douzaine de lignes environ,
que l’on peut considérer comme des poèmes en prose. Leur concision,
le choix subtil des détails révélateurs d’un lieu, à la fois dans sa réalité
et dans son esprit, en font des petits chefs-d’oeuvre de finesse et d’émotions
discrètes. A la sensibilité, à l’acuité du regard s’allie la concentration
d’un langage harmonieux, nourri d’images expressives et de
métaphores.
L’un des charmes de ce recueil, qui s’attache au Sud de la France
(avec cependant quelques exceptions bretonnes) est d’éviter les sites
célèbres, mille fois évoqués, en explorant de petites villes, de minuscules
villages, des monuments secrets. La nature est, bien sûr, très présente,
où s’inscrit discrètement la trace des hommes et du monde
animal. On imagine que le poète voyageur a noté, au jour le jour, dans
ses chers carnets, les multiples manifestations d’un “merveilleux quotidien”
trop souvent occulté par le tapage médiatique. Oui, la poésie
est là, dans ces lieux secrets, enfin révélés. N’est-ce pas l’une des fonctions
de la poésie d’aiguiser le regard du lecteur, de susciter l’émotion,
de conférer au quotidien un pouvoir d’émerveillement. Lire, relire Le
Sud du soleil, c’est éprouver le désir, dans la lancée du poème, de s’engager
soi-même dans l’aventure des découvertes d’un monde proche
et pourtant caché. Oui, à sa manière, et par bonheur, la poésie est contagieuse.


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