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Lettre ouverte à Monsieur le Maire de Grabels au sujet de la maison du poète 23 juillet 2021

Lettre ouverte
à Monsieur le Maire de Grabels
au sujet de la maison du poète
Joseph DELTEIL
(1874-1978)
(Domaine de « Tuilerie de Massane »)

23 juillet 2021

Les associations delteiliennes Carré Joseph Delteil-la Tuilerie et la Revue Souffles de Montpellier (son comité de sauvegarde Un nouveau souffle pour Delteil) avec le soutien de l’association Artopos Jardins, patrimoine et paysage souhaitent exprimer leurs plus vives inquiétudes, en ce qui concerne le projet d’aménagement en cours, portant sur les trois points suivants :

1- la création d’une salle des fêtes dans la bâtisse de l’ancien chai de la maison du poète Joseph Delteil, projet présenté par l’adjoint à la culture de la ville de Grabels (Frédéric Woillet) lors de campagne municipale de 2020 et jamais démenti à ce jour.

2- l’implantation du cinéma Utopia sur les parcelles de l’ancien domaine de la « Tuilerie de Massane »

3- l’implantation d’une école sur les parcelles de l’ancien domaine de la « Tuilerie de Massane »

Les représentants des associations précédemment nommées, œuvrant au devenir de la Maison du poète Joseph Delteil, souhaitent qu’aucune construction moderne à des fins autres que la valorisation de la mémoire de l’écrivain ne soit installée sur les 7 ha constituant cet ancien domaine viticole aux portes de Montpellier. Il apparaît nécessaire de réhabiliter son patrimoine bâti existant, tout en préservant son patrimoine naturel, pour conserver le génie du lieu, qualifié d’ « oasis dans le désert » par le poète lui-même dans son livre La Deltheillerie, publié en 1968.

Nous souhaitons que le patrimoine culturel et naturel de cette ancienne propriété, qui à l’heure du réchauffement climatique représente un poumon vert au nord de l’agglomération de Montpellier, soit réhabilité en préservant le parc, en recréant le jardin et les vignes de Joseph Delteil, et en restaurant le bâti de la source du XVIIIe siècle dite de Massane se trouvant sur cet ancien domaine, et ce d’autant plus que la zone alentour a été fortement urbanisée : création des édifices de Cap Gamma à proximité, futur projet métropolitain de « Med Vallée » et création de 850 logements et équipements neufs sur la ZAC de Gimel.

La Maison de Joseph Delteil ne peut obtenir le label de « Maison des Illustres » (label décerné par le Ministère de la Culture et souhaitable en vue de sa valorisation comme Maison de l’écrivain) que dans le cadre d’une réhabilitation du site alliant de façon indissociable nature et culture, et dans le respect de l’esprit de l’œuvre de son vigneron-poète, qui vécut près de 40 ans dans ce lieu d’écriture et de mémoire, fréquenté par de nombreux artistes, parmi lesquels le peintre Pierre Soulages, premier signataire et fervent soutien de l’action du comité Un nouveau souffle pour Delteil (créé en 2017 et ayant recueilli plus de 10 000 signatures afin de réhabiliter ce domaine).

Nos associations n’ayant à ce jour jamais été associées à l’élaboration du projet de réhabilitation de la Maison de Joseph Delteil, depuis la désignation et présentation en Mairie (réunion publique du 31 mai 2019) de l’architecte (François Fontès) et de l’aménageur (GGL) en charge du projet de la ZAC de Gimel (20 ha incluant les 7 ha de la « Tuilerie de Massane ») demandent, dès à présent, à faire partie du comité de pilotage de cet aménagement et demandent à ce que le projet « UN NOUVEAU SOUFFLE POUR DELTEIL » (projet à dimension métropolitaine élaboré par le comité de sauvegarde) serve de base à la préservation du domaine de la Tuilerie de Massane et de la Maison du poète.

Nous sommes étonnés que les trois équipements précédemment mentionnés (salle des fêtes, cinéma Utopia, école) qui vont être créés puissent être implantés sur l’ancienne propriété de Joseph Delteil, après les intentions claires de préservation que vous aviez exprimées lors de la journée d’hommage consacrée à Joseph en 2018, pour les quarante ans de sa disparition, en présence de Jean-Claude Drouot et Jacques Molénat, invités d’honneur de cette manifestation culturelle.

Les associations espèrent des éclaircissements de votre part et de la part de votre équipe sur ces projets et leur impact, notamment sur la « ceinture verte » au nord de Montpellier.

Dans le cas où des équipements publics (les 3 précédemment mentionnés : salle des fêtes / cinéma Utopia / école) seraient implantés sur l’ancienne propriété de Joseph Delteil et les terres qui la constituent, les associations pré-citées ne pourraient soutenir un tel projet et s’opposeraient fermement à celui-ci.

Les signataires de la lettre :

Carré Joseph Delteil-la Tuilerie : Alice Ciardi Ducros et Cathy Dumons

Revue Souffles (et son comité de sauvegarde « Un nouveau souffle pour Delteil ») : Christophe Corp et Jacqueline Martichon

avec le soutien de l’association : Artopos Jardins, patrimoine et paysage.

GARDAREM  LO  DELTEIL

GARDAREM LO DELTEIL

ALCHIMIE DES REVUES D’OCCITANIE

ALCHIMIE DES REVUES D’OCCITANIE

ALCHIMIE DES REVUES D’OCCITANIE

Six revues de la Région Occitanie, Chèvre-feuille étoilée, Gibraltar, Levant, NECTART, Radici et Souffles, invitées à l’initiative des deux agences du livre en pleine fusion territoriale concertée, ont œuvré à l’alchimie des territoires, de Toulouse à Carcassonne, de Perpignan à Montpellier. Une belle initiative saluée de tous !
Cette tournée a permis la rencontre des différents acteurs de la chaîne du livre, de créer des liens entre les femmes et les hommes des Méditerranées avec un point fort à la Maison de Mémoires de Carcassonne située dans la Maison de Joë Bousquet où son directeur artistique René Piniès, de sa passion à valoriser le patrimoine, a retracé « l’épopée » des revues d’Occitanie et celle de Cahiers du Sud. Valoriser le passé pour écrire le présent et penser le futur !

On dit que la passion est communicative
qu’elle habite l’action
et que LES REVUES SONT LE LIEU D’UNE VISION
où l’alchimie du poétique œuvre à une alchimie du politique au sens noble.

QUESTIONS DES POETES :
A quand la prochaine tournée de « surdiffusion » des éditeurs d’Occitanie ?

LES POETES AUX HOMMES POLITIQUES :
Pourquoi ne sauverait-on pas la Maison de Joseph Delteil à Grabels (en danger si rien n’est fait) comme on a sauvé la Maison de Joë Bousquet à Carcassonne, deux audois notoires unissant le territoire ?

Patrimoine en danger : Sauvons la Maison du poète Joseph DELTEIL à Grabels !

Chers Amis de la Poésie, 

Au-delà des mots et de l’encre, il est des lieux poétiques de mémoire et de patrimoine à préserver.
La Deltheillerie, maison de l’écrivain Joseph Delteil, fait partie de ceux-là.
Rejoignez le Comité de sauvegarde en signant l’appel « UN NOUVEAU SOUFFLE POUR DELTEIL«   lancé par la Revue Souffles, avec le soutien de Pierre SOULAGES, Fabrice LUCHINI, Christian LACROIX, Catherine FROT, Vénus KHOURY-GHATA, Jean-Claude DROUOT, Françoise BOB TER SCHIPHORST, Salah STETIÉ, Jean-Baptiste HUGO, Madeleine ATTAL… 

Pour signer la pétition cliquez ICI

Merci pour votre soutien !

Christophe Corp. 
Directeur de la Revue Souffles / Montpellier.
Président de l’association Les Écrivains Méditerranéens.

 

Pierre Soulages et Joseph Delteil à la Tuilerie de Massane

Pierre Soulages et Joseph Delteil à la Tuilerie de Massane

Joseph Delteil à l'oeuvre Photo Bob Ter Schiphorst

Joseph Delteil à l’oeuvre Photo Bob Ter Schiphorst

En savoir plus sur Joseph Delteil, cliquez ici

Samedi 9 septembre 2017 aura lieu la 25ème édition de la remise du Prix Albertine Sarrazin à Valflaunès (Hérault).

Ce prix a été initié en 1987 par Jean Hortus, Rédacteur de la revue les Croisés d’Oc, afin de révéler des vocations et talents littéraires cachés.

En 1993, il est relancé par l’association Vivre à Valflaunès en partenariat avec les communes de Valflaunès et les Matelles en hommage à son créateur prématurément disparu.

Ce concours est largement reconnu dans le monde des nouvellistes, en témoigne le nombre de nouvelles reçues qui viennent de la France entière et parfois même de l’étranger.

Le jury est composé d’auteurs régionaux et présidé par le directeur de la revue Souffles, Christophe Corp, succédant à Jean Joubert.

Cette année, pour commémorer le cinquantenaire de la mort D’Albertine SARRAZIN, Mona Heftre proposera un portrait de femme et d’écrivain fidèlement construit à partir des écrits autobiographiques, des poèmes et des images d’archives qu’elle a rassemblés.

Venez nombreux le 9 septembre 2017 à Valflaunès pour connaître l’heureux lauréat 2017 et vous plonger dans ce spectacle qui réveille l’âme d’Albertine Sarrazin!

Claude-Henri BARTOLI ou le rêve éveillé du shaman

 

par Christophe CORP

directeur de la revue Souffles

Conférence prononcée le 4 mars 2017 à la Maison des Relations Internationales de Montpellier, à l’occasion de l’exposition « MÉXICO INSOLITO »

Exposition des œuvres de Claude-Henri Bartoli présentée par l’association ThéâViDa

du 27 février au 10 mars 2017

 

-       Un œillet rouge à la boutonnière des résistances

Claude-Henri Bartoli a toujours un œillet rouge à la boutonnière des résistances, comme Jean Nicoli, corse comme lui

Jean Nicoli  cet instituteur corse, communiste, qui fut fusillé par la gestapo en 1943 à l’âge de de 44 ans

Jean Nicoli qui avait demandé à ses enfants, dans sa dernière lettre, qu’ils arborent un œillet à chaque fois qu’ils se rendraient sur sa tombe

… Un œillet rouge en symbole de « clavel varonil » comme l’écrit Garcia Lorca, œillet de la virilité héroïque et de la résistance

… Un œillet rouge pour rappeler le sang versé par les combattants de l’armée de l’ombre.

Claude-Henri Bartoli a toujours une résistance d’avance, toujours un œillet symbolique à la boutonnière pour résister sans cesse, résister à la norme, résister aux représentations établies et inscrites dans le marbre.

A l’occasion de la sortie du numéro de la revue Souffles : « Résister c’est exister », numéro imaginé un an à l’avance (en 2014) et que le hasard de l’histoire a voulu que l’on boucle le jour de l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 (mais comme l’écrit Paul Eluard « il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous »), Claude-Henri Bartoli avait contribué à sa réussite iconographique, en ponctuant ce numéro, que l’on a réédité depuis, de ses œuvres peintes dédiées à des grandes figures de résistants : Daniel Cordier, le secrétaire de Jean Moulin devant le Guernica de Picasso, le soldat républicain tombant le fusil à la main et photographié par Robert Capa lors de la guerre d’Espagne, Federico García Lorca dont la lumière digne d’une illumination d’enluminure est menacée par une sorte de cafard inquiétant et strié, un Arthur Rimbaud jeune et beau, au visage démultiplié par la voyance, et enfin ces deux Jean mythiques : un Jean Jaurès dont Claude-Henri Bartoli cherche le triangle au gré des pointillés vibratoires dans ses formes plutôt rondes et bien en chair, et un Jean Moulin, ce Jean Moulin, son Jean Moulin, dont il capte la vibration charismatique en un entrelacs floral dans la fameuse photo mythique prise sous l’aqueduc des Arceaux de Montpellier, chapeau et écharpe dans le froid de sa Résistance, la sienne, la nôtre.

C’est ainsi qu’il a repris dans l’une de ses contributions pour le numéro, la fameuse photo de Jean Moulin avec son chapeau et son écharpe, photo prise en 1943 au pied de l’aqueduc des Arceaux à Montpellier, lorsque Jean Moulin rendait visite à sa sœur qui habitait la Grand’Rue de Montpellier, devenue depuis la Grand’Rue Jean Moulin

Photo que la magie de l’artiste Claude-Henri Bartoli réexplore et réinterprète à sa façon mexicaine… et qui sait ?  sans doute corse

bartoli jean moulin

-       Ut pictura poesis, ut Bartoli pictura poesis

 Comme l’écrivait le poète Horace, ce bon vivant encourageant l’un de ses amis à boire un vieux rouge de quatre ans en contemplant les cimes enneigées du mont Soracte, « ut pictura poesis » ; « Telle la peinture, la poésie »

 Parmi toutes les phrases élevées au rang de maximes que nous a léguées ce poète de la dissonance que fut le poète latin Horace, il en est une chère à Claude-Henri Bartoli : « ut pictura poesis » et j’ai envie de dire me servant du génitif corsico-latin « Bartoli » ; « ut Bartoli pictura poesis »

 Car Claude-Henri Bartoli

[ qui a dirigé le Centre d’art contemporain de Bédarieux pendant près de vingt-cinq, qui a constitué la merveilleuse collection, par le simple fait (idée géniale ! merci Claude-Henri !) que chaque artiste exposant à Bédarieux laissait une œuvre pour la collection ]

est très attaché dans sa quête artistique au dialogue des arts, ce dialogue entre le poète et l’artiste plasticien.

Il aime d’ailleurs rappeler comment le premier livre d’artiste est né en France en 1875, de la collaboration entre Mallarmé et Manet, autour du poème d’Edgar Poe traduit par Mallarmé The Raven /Le Corbeau et qu’à la suite de cette première collaboration entre un peintre et un poète vont suivre de nombreuses créations de livres d’artiste : Verlaine et Bonnard, Apollinaire et Dufy, Char et Braque, Tzara et Picasso, Eluard et Miró…

 Au bout de cette longue lignée de livres d’artistes, il y a celle entre Claude-Henri Bartoli et Michel Butor.

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-       Michel Butor – Claude-Henri Bartoli : un dialogue des arts transatlantique

 L’amitié avec Michel Butor est à l’origine de cet échange, de ces œuvres présentées ici dans ce beau lieu de la Maison des échanges internationaux de Montpellier, grâce à la vertu associative de l’association ThéâViDa.

Signalons aussi que c’est grâce à Claude-Henri Bartoli que, dans l’un de ses numéros consacré au Chant infini des métamorphoses, la revue Souffles a pu publier onze poèmes de Michel Butor accompagnés de têtes de mots peintes par Claude-Henri Bartoli. Une vraie merveille. Un numéro aujourd’hui épuisé.

Bartoli Calavera 1

On donne aux enfants mexicains

crânes de sucre avec leurs noms

pouvant les faire partager

à leurs camarades de classe

mettant en commun leurs cadavres

futurs ils pimentent leurs vies

d’une anthropophagie discrète

riant au carnaval des morts

Poème de Michel Butor publié dans Souffles

Ce qui est intéressant à rappeler c’est que Michel Butor (qui était venu à Montpellier le 6 mai 2016 pour présenter pour la première fois le travail présenté ici dans cette exposition « México insólito ») a composé les poèmes à partir de reproductions des toiles que Claude-Henri Bartoli lui a envoyées. Les poèmes ont ensuite été insérés dans les œuvres peintes,  dans l’espace qui avait été laissé et prévu pour eux, pour dialoguer avec leurs motifs peints.

Le support des bâches peintes souligne tout l’intérêt de cette peinture pour des toiles sans châssis, facile en transporter. Il s’agit donc d’un art pour ainsi dire « transatlantique léger », qui libère la toile de tout cadre, qu’il soit concret ou figuré , et rappelle par ailleurs toute l’admiration de Claude-Henri Bartoli pour le « sfumato » vaporeux de Léonard de Vinci libérant la forme du contour du trait, autant que son attrait pour la technique du « kakemono », ces peintures ou calligraphies japonaises que l’on peut rouler et transporter facilement ou décrocher pour changer de toile à sa guise et renouveler ainsi la présence artistique dans notre quotidien. Une technique d’ailleurs pratiquée par Claude Viallat,  qui a beaucoup fasciné Claude-Henri Bartoli.

 

-       Claude-Henri Bartoli : un art cosmogonique

Claude-Henri Bartoli trouve au Mexique, où il s’est installé en 2008 avec sa compagne mexicaine la peintre Rosaura Gallegos, la terre promise à tous ses rêves éveillés, dans le terreau fertiles et foisonnant des cosmogonies précolombiennes. Depuis son installation au pays d’Emiliano Zapata, ce révolutionnaire pour lequel il a une grande admiration, l’héritage cosmogonique aztèque a une grande influence sur son art.

Claude-Henri Bartoli se plaît à rappeler notamment sa fascination pour les indiens hopis, ces indiens de l’Arizona liés au Mexique dont la langue est dérivée du nahuatl, la langue des aztèques, et qui auraient migré depuis le Mexique jusqu’en Arizona pour fuir la sècheresse. Il y a chez Claude-Henri Bartoli une grande fascination pour ces petits personnages étonnants créés par les indiens hopis (ces aztèques d’Arizona), des petits personnages que l’on dit venir de l’espace et que les mexicains se plaisent à comparer à des sortes de martiens.

Dans les œuvres de Claude-Henri Bartoli, il y a tout le souvenir liliputien de ces petits personnages hopis, qui peuplent et colonisent pacifiquement les toiles grenouillant de toute part, à l’image de ce crâne de grenouille atlante portant ou supportant le crâne vie-mort d’une « calavera ».

Cette présence grenouillante de petits personnages, de petites créatures est aussi liée à sa fascination profonde pour le panthéon aztèque, un panthéon qui intègre les divinités des peuples conquis, les divinités mayas, toltèques, zapotèques, chichimèques…

Dans cette religion ce qui plaît à notre mexicain d’adoption, c’est son côté très pratique : au lieu de rendre compte à un seul dieu, il y a chez les méso-américains un dieu pour chaque chose : un dieu pour la pluie, pour le soleil ou pour la terre, un dieu pour la tomate, un dieu pour le maïs…

L’art de Claude-Henri Bartoli est tout entier traversé par la grande richesse des cosmogonies et des mythologies précolombiennes de l’art mexicain, ce dont Michel Butor d’ailleurs se fait l’écho dans l’une de leurs œuvres en commun exposées ici, dans laquelle le poète écrit ceci en dialogue avec le peintre : « Ils ont raté l’éternité, ont besoin d’un bain de jouvence, dans leur sommeil très agité de cauchemars mythologiques ».

Ces « cauchemars mythologiques » évoqués par Michel Butor nous rappelle tout cet inframonde mexicain qui fascine tant Claude-Henri Bartoli : un inframonde où la mort est vécue de façon extraordinaire, où la mort a un visage sympathique qui nous sourit, où la mort n’est pas la fin mais le commencement d’autre chose, ce qui pour nous, qui vivons dans une civilisation de la mort aseptisée, discrète, cachée, a quelque chose de fascinant notamment lorsqu’on voit, pour Toussaint, les mexicains aller partager le repas sur la tombe des morts ; des mexicains venus sur la tombe des défunts pour festoyer, pour ripailler, pour recevoir les autres, en un grand moment de fête et de partage.

Ce qui traverse aussi tout l’art de Claude-Henri Bartoli, qui en cela rejoint la vision cosmogonique des anciens mexicains, c’est la dualité : dans son art serpentin qui a intégré la mémoire sacrée du serpent à plume (symbole de mues et donc de renaissances successives, comme c’était déjà le cas les grecs qui en firent un caducée), il y a tout un art des duplications.

Il faut sans doute voir dans les duplications incessantes de cet univers pictural, une survivance prégnante de la dualité des mexicas, la dualité qui compose et structure le monde méso-américain.

N’est-ce pas, d’ailleurs, ce que souligne ce vers de Michel Butor, figurant dans l’une de ces toiles, qui dit comme à propos de cet univers cosmogonique: « N’approchez pas, c’est imprudent, vous risqueriez d’être emportés dans le torrent des hypothèses, inondations, contradictions »

L’art de Claude-Henri Bartoli se nourrit de ces « contradictions » incessantes évoquées par Michel Butor et qui sont celles de la pensée aztèque, des contradictions dépassées car animées de réversibilité. Cet art se joue sans cesse de notre finitude en ce qu’il est célébration de la mort, en ce que la mort y est fin et commencement et surtout, avant tout, commencement dans la fin, tel une germination qui va produire quelque chose (même si l’on ne sait pas trop ce qu’elle va produire comme le rappelle Claude-Henri Bartoli !), une germination au moment du trépas et de la disparition, comme pour ainsi dire un alpha dans l’oméga.

Dans ses œuvres, Claude-Henri Bartoli nous propose une vision paradoxale à la manière de cette dualité réversible inhérente à la pensée mexicaine, qui nous fait sans cesse prendre conscience de la relativité des choses et des visions, comme, ici ou là dans ces œuvres peintes, avec par exemple ce serpent à deux crânes, tel un aigle à deux têtes de notre condition.

 

-       Claude-Henri Bartoli ou le rêve éveillé de Guadalupe Posada

Il y a chez Claude-Henri Bartoli tout un peuplement, le peuplement de ce que la langue espagnole  nomme les « calaveras », les têtes de mort.

Elles habitent ses toiles comme les « calaveras » habitaient les gravures du plus célèbres des graveurs mexicains : José Guadalupe Posada (1852-1913), un graveur génial, une sorte de « Daumier mexicain » pour reprendre la formule de Claude-Henri Bartoli, un artiste qui a donné ses lettres de noblesse à l’art de la gravure, en en faisant un art à part entière.

José Guadalupe Posada avait une grande passion : la représentation des « calaveras », cet art qui plonge ses racines jusque dans les fameux « tzompantlis » aztèques,  ces « murs de crânes » que l’on appelait aussi « rateliers de crânes » et où l’on exposait les têtes des hommes qui avaient été sacrifiés pour que vive le soleil de leur sang.

Guadalupe Posada a représenté les têtes de mort sous toutes les formes : en train de manger, de boire, de danser…

La plus célèbre d’entre elles est la fameuse « Catrina », cette « calavera » que Diego Ribera représentera des années plus tard, en 1948, dans sa fameuse fresque Sueño de una Tarde Dominical en la Alameda Central, à  l’élégance bourgeoise toute porfirienne, au crâne surmonté d’un chapeau à plumes.

Calavera-Catrina-de-Jose-Guadalupe-Posada-BigMais à côté de l’icône populaire de la « Catrina », il y a aussi, dans la culture mexicaine qui est l’environnement quotidien de notre mexicain d’adoption, la tête de mort du « Catrin », comme se plaît à le rappeler Claude-Henri Bartoli, une tête de mort de sexe masculin, dont le squelette festif est représenté avec une trompette ou une bouteille à la main, en joyeux fêtard.

Jose Guadalupe Posada - Pancho VillaParmi les plus célèbres « calaveras » de Guadalupe Posada, citons aussi la tête de mort Pancho Villa en smoking avec un cigare entre les dents ou encore la fameuse « calavera » don Quichotte, accompagnée de nombreuses têtes de morts miniature et en train de charger de sa lance un ennemi hypothétique, comme sortie du Triomphe de la mort de Brueghel.

Calavera-Don-Quichotte-de-Jose-Guadalupe-PosadaLa mort triomphe donc dans la peinture de Claude-Henri Bartoli, mais il s’agit d’une mort sympathique, à usage plaisant, une mort qui dédramatise notre condition humaine avec distance et humour.

Il est d’ailleurs intéressant de remarquer, au passage, comment, à la façon dont Guadalupe Posada  prêtait squelette à ses « calaveras », lui aussi, prête un corps, des bras et des jambes, à ses têtes de mort qui peuplent ses compositions.

 -        Claude-Henri Bartoli ou le rêve éveillé du shaman

 L’art de Claude-Henri Bartoli est, selon moi, comme « le rêve éveillé du shaman », comme j’ai pu l’écrire.

 Comment peut-on en arriver à affirmer cela ?

 Revenons un peu sur la signification du mot « shaman».

 Le shaman est cet être qui en Amérique latine constitue un maillon vivant entre le monde des hommes, des vivants (qu’il a pour mission de soigner tel un guérisseur auquel il est assimilé aussi) et celui des esprits. Il est un maillon humain, un intermédiaire entre le monde visible et le monde invisible. Le shaman a cette capacité d’être un médiateur qui communique avec ces présences autres, les forces invisibles.

 

Pour Claude-Henri Bartoli le peintre, et même le poète, est une sorte de shaman, parce qu’il communique avec les forces invisibles, les présences autres, voire l’ordre des formes, et a pour idéal d’en rendre compte et de les partager avec la communauté du regard.

Cette médiation shamanique du poète est d’ailleurs mise en pratique poétique par Pablo Neruda dans son fameux Canto general, lorsque son moi poétique interpelle par-delà les siècles l’ombre enfouie de son frère indien victime de la conquête et dont la pierre millénaire de Macchu Picchu garderait la trace, la force magnétique et invisible, tel un esprit logé au creux de la matière minérale. Un frère indien que Pablo Neruda interpelle en lui de son « Sube a nacer conmigo hermano » : « Monte naître (ou renaître) avec moi, toi mon frère ».

Travailler avec les forces, les formes invisibles, être pour ainsi dire un medium entre visible et invisible, est aussi un moyen de guérison pour l’humain à l’œuvre, comme se plaît souvent à le rappeler Claude-Henri Bartoli.

A la façon dont le grand poète mexicain Octavio Paz définit la magie en en faisant un fluide sacré qui unit, relie tous les règnes, la pierre, l’animal, le végétal tel ce « courant de secrètes empathies » évoqué par Alejo Carpentier à propos de sa perception d’un « réel merveilleux », l’acte shamanique ou plastique est une médiation entre les mondes.

Mais cette médiation doit toujours être, pour Claude-Henri Bartoli, celle de l’engagement shamanique. Pour lui le peintre doit être un shaman engagé, un shaman qui a pour humble mission de rendre compte des forces et des formes invisibles à la communauté des vivants, un shaman dont l’idéal n’est pas de rester enfermé dans sa tour d’ivoire.

Le monde selon Claude-Henri Bartoli est un flux d’énergie dans lequel les formes communiquent entre elles, engendrent d’autres formes, se dissolvent, meurent et renaissent.  Dans cette vision shamanique et donc magique, il n’y a pas, pour lui, un être qui soit supérieur à l’autre ; ainsi, l’humain n’est pas supérieur au chien, au chat ou au cactus nopal ; tout simplement parce que nous baignons tous dans ce flux et nous devons y être attentifs.

Ce fluide magique, et pour ainsi dire sacré, est peut-être perceptible plastiquement dans l’art de notre peintre, à travers la récurrence d’un pointillisme de toute sorte : ici des stries, ailleurs une insistance de points en tout genre qui peuplent la toile. Lorsqu’on interroge Claude-Henri Bartoli sur cette présence pointilliste, il nous dit qu’il s’agit d’une manière de faire vibrer les formes en un fluide visuel qui unit tous les motifs de la toile. Ainsi, le peintre unit sans cesse les règnes, les mondes, qui dès lors n’ont plus rien d’antagoniques dans cette vision et perception-là.

… Un monde où le trait qui enferme est un contresens, une hérésie, une pure convention.

… Un monde où le corps est fait de particules en mouvement.

… Un monde vibrant, en mouvement, dont l’artiste rend compte dans sa vision plastique.

Cette perception du monde, de sa grande unité, « vaste comme la nuit et comme la clarté » pour reprendre un vers de Baudelaire à propos des secrètes correspondances magiques, est une unité révélée par la vibration et traduite visuellement, une vibration cosmique de l’univers qui conduit celui qui a intitulé l’une de ses expositions « Shamanisme » à affirmer qu’il aimerait qu’il y eût un « passeport de citoyen du monde », sorte de passeport shamanique.

C’est le sens aussi, et je terminerai sur ceci, de cette citation de Gérard de Nerval que Claude-Henri aime à rappeler, en lui prêtant un sens, une vibration et un esprit shamaniques certains:

 l’ « esprit s’accroît sous l’écorce des pierres ».

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A vos agen-DADAS ! : 2 nov 2016 – 18h30 – Montpellier

 

Pierre PinoncelliDADA EST GROS MOT CULTUREL

DADA TRAVAILLE  À L’INSTAURATION DE L’IDIOT PARTOUT

DADA N’A PAS DIT SON DERNIER MOT


 

¡¡ A vos AGEN-DADAS ¡¡


Soirée poétique
« MON GRAND DADA »
Mercredi 2 Novembre 2016 18h30
Médiathèque Emile Zola – Montpellier

Au menu dadaïste:
un talk-show dada avec  Pierre Pinoncelli,
le coyote double casseur de l’urinoir de
Duchamp en 1993 et 2006
une scénographie rouge-sang
et ses téléviseurs surréels signée
Eric Poulain
une vache volante apprivoisée par
Francisco Caldéron
un cow-boy au grand coeur déchiré par
Jean-Pierre Petit
un Barbarino en cartonnerie
de 20 cents par Christophe Corp
une suite idéogram à dada marocain par
Saïd Sayagh
une séquence du prochain film dada de
Virgile Novarina
“Vous reprendrez bien un peu de Pinoncelli?”
un coffet-surprise-livre d’artiste de
Marie-Sol Parant
 pour un corps-à-corps avec
l’âme des poètes dadas,
ceux publiés dans le dernier “Souffles”
et incarnés par le verbe théâtral de
Yann Berlier
 le tout sur fond de la Symphonie
pour chasses d’eau interprétée par
Marc-Henri Arfeux

pour célébrer le CENTENAIRE du MoUvEmEnT DADA


Vous pouvez consulter le sommaire du numéro
« Mon Grand Dada » sur notre site:
www.revuesouffles.fr/publications/derniere-publication/
www.facebook.com/revue.souffles

Soirée poétique « Ô FIL DE L’EAU » à l’occasion de la sortie du numéro de la revue Souffles de Montpellier

Couverture « Ô fil de l'eau »

Couverture « Ô fil de l’eau »

« On apprend l’eau par la soif »
Emily Dickinson

MERCREDI 17 FEVRIER 2016  – 18H30

MEDIATHEQUE EMILE ZOLA – MONTPELLIER

L’équipe de la revue Souffles de Montpellier a le plaisir de vous inviter à la soirée de présentation de son nouveau numéro Ô fil de l’eau.

Invitation à l’eau dans tous ses états, ce numéro est une exploration poétique de cet élément essentiel à la vie, depuis la source des origines jusqu’aux confins océans : la poésie à l’écoute de l’eau…

128 auteurs, 18 plasticiens et photographes ont apporté leur contribution aux côtés de grands noms : Philippe Delaveau, Bernard Jakobiak, Vénus Khoury-Ghata, Eric Orsenna, Pierre Oster, Yves Rouquette, Raúl Zurita (Prix national de Poésie au Chili) avec la contribution du Conservatoire du Littoral.
 
Poésie dans la cité : Hommage à Jean Joubert qui nous a quittés, le 28 Novembre 2015.
 
Entretien exclusif avec Boualem Sansal à l’occasion de la parution de 2084, La fin du monde.
 
Dialogue des arts et des Méditerranées : Viviane Ciampi et Lucetta Frisa, deux voix de la poésie italienne contemporaine.
 
Hommage à Pierre Soulages qui réalisait, il y a 40 ans, sa première exposition à Montpellier.

Nous espérons vous y retrouver nombreux afin de partager ce moment poétique.

Visitez notre site sur facebook:
www.facebook.com/revue.souffles


SOUFFLES – n° 250-251 ( décembre 2015 )

SOMMAIRE

EDITORIAL

Christophe Corp – L’œil de l’eau     

A LA HUNE

Henri Rodier – Ô Poème inflammable  

FIGURE DE PROUE

Philippe Delaveau – Eau, strophes vagabondes
La barque
Maintenant que sais-tu?
Contemplation errante
  

 

A LA SOURCE

 
Philippe Jaffreux – « L’eau puise sa soif dans la source…» 
André Ughetto – Origine
Marcus Nabieleck – Débits d’eau nîmoise  
Catherine Guillery – Germe d’eau
Julien Boutreux – Cycle
Antonio Rodríguez Yuste – L’origine du monde
Gilles Lades – Inatteinte rivière
Cécile Boisson – « J’ai remonté le ruisseau…»
Saïd Sayagh – Et à l’eau tu retourneras
Elisa Coste – Ivresse primordiale
Paul Badin – Cantilène pour un pays de déluge  

CES EAUX QUI COURENT

Pierre Dargelos – « Un fleuve à jamais nous traverse…»
André-Louis Aliamet – « Je suis couché sur les herbes » 
José Muchnik – « J’ai vu des eaux »
Ingrid Auriol – Rivière
Paul Badin – Loire Lumière 
Paul Badin – Loire tendue comme un arc   
Daniel Rivel – « Rivière rouge…» 
Guillemette de Grissac – Aux doigts de sable de la Loire… 
Frédérique Germanaud – Je mords dans une grenouille   
Jean de Breyne – L’eau elle court  
Christian Degoutte – « Jambes rien que vêtues de fraîcheur…»       
Daniel-Pierre Brivet – Simplement la rivière   
Anne-Lisa Blanchard – La Barada
Nicolas Grenier – L’Ourcq
Claude Haza – Appuyé au parapet, depuis le pont
Jean Pachot-Lagarrigue – Lot de consolation
Jean-Claude Xuereb – Vallée close 
Sèrgi Javaloyès – La raillère   
Raúl Zurita – Qu’en est-il des fleuves

CETTE EAU QUI DORT

Xavier Aliot – Etang
Carole Naggar – Lac des imprécations
Jean-Pierre Petit – De quoi le silence
Marylise Leroux – Eaux de vie
Béatrice Pailler – « Lumière basse…»

POLYPHONIE DE LA PLUIE

Corinne Hoex – Quelque chose du dehors   
Janine Bastide – Enfin, la pluie…   
Pierre Dargelos – « J’ai souvent désiré la pluie…»
Metin Cengiz – Il pleut comme une chanson  
Antonio Rodríguez Yuste – Force brute
Daniel Rivel – Terre d’Ecosse
Anne-Marie Suire – Vu à la fenêtre
Béatrice Pailler – Ondine
Béatrice Pailler – « Au canal embué…» 
Thomas Pourchayre – « Ce jour-là un crachin…»
Raúl Zurita – En bas du ciel

Ô MYTHES

Pierre Oster – Cosmogonie  
Marc-Henri Arfeux – Alphée 
Pierre Montmory – Dihya
Lydie Parrise – Lorelei
Julio César Corvalán – A l’Amazonie    
Claire Musiol -  Plus que la boue du Styx  
Claude Margat – Chant de l’arbre d’or

LA MÉMOIRE ET LA MER

Jean Pachot Lagarrigue – Mare nostrum
Farid Bahri – De Calpe à Abyla
Jean Pachot Lagarrigue – Convergence ?   
Daniel Rivel – Lanzarote 
Tònia Passola – Mer
Nicolas Fruet – Vague
Chantal Danjou – Ressac eternel
Daniel Rivel – Salines de Janubio
José Manuel de Vasconcelos – Aria
Boualem Sansal – « La mer commençait à l’horizon…»
Marie-Christiane Raygot – 28 mars 1941
Bernard Toutain – La Vague
Brigitte Broc – Syllabes océanes
Jean-Luc Pouliquen – Offrande de l’eau
Paul Badin – Bord de mer
Eve de Laudec – « Au-dessus de sa lèvre…»
Paul Badin – Allegro furioso – Coefficient 119
Frédéric Miquel – La baleine continue indéfiniment à croître
Richard Sage – Les glaces se fracassent
Raúl Zurita – Ascension du Pacifique

EAUX MORTES

Christophe Corp – Mes frères m’ont privé d’eau
Elyane Kaiser – « Après la saison des pluies… »
Michel de Léobardy – Le dessèchement de la vallée de Mexico
Antonio Rodríguez Yuste – Lo que nos falta
Jean-Pierre Rose – L’eau en son absence
Henri Rodier – Le regard de l’eau
Irène Duboeuf – La barque étoilée
Christophe Corp – Larm

COMME DEUX GOUTTES D’EAU…NOTRE CONDITION

Cécile Vibarel – Le jardin du monde
Cécile Vibarel – Chrysalide
Cécile Vibarel – Limbes
Thomas Pourchayre – «La dernière goutte de mon sang…»
Nuño Aguirre de Cárcer – Goutte
Fabrice Farre – Qui être après la pluie
Daniel Martinez – L’infini très près
Christophe Corp – Il pleuvra sur les acacias
Marie-Hélène Lopez Reparaz – Les gouttes de la nuit 
Monique Nicque – Celui qui écrit dans son bain 
Gilles Bingisser – En plongeant
Claire Musiol – Europe oublieuse 
Claire Musiol – L’enfant aussi? 
Julien Wasselin – Caravage-Pasolini
Christophe Corp – Couple liquide

OCÉAN INTÉRIEUR

Bernard Jakobiak – L’eau de toujours
Evelyne Achard – «Qu’aurais-je été…»
Reza Afchar Naderi – «Avec le remous…»
André Gache – Oceano Nox
Claire Musiol – Fluidité d’humanité et cetera
Tònia Passola – Questions
Laurette Gil-Plénat – J’ai marché dans la rivière de mon enfance
Emmanuelle Imhauser – « Ce n’est rien ma petite…»
Geneviève Vidal – Océan clair de la pensée
Ingrid Auriol – Naviguer c‘est obéir aux vents
Vénus Khoury-Ghata – « On nous apprit à nous méfier des voix…»
Raúl Zurita – Mon Dieu n’a pas été là

H2O MON AMOUR

Ida Jaroschek – Eaux ultimes
Brigitte Broc – «Le désir fou d’être là…»
Denis Gonçalves – «As-tu arpenté ivre d’une Lune bleue…»
Laure Escudier – Frissons liquides
Thierry Lancien – Il y a la vague
Jean- Marie de Crozals – L’huis de la jeune née
Frédérik Gambin –
Saïd Sayagh – Mahmma tes cheveux
Claire Garnier-Tardieu – «Rien n’est jamais dit…»

L’EAU ET LES RÊVES

José Manuel de Vasconcelos – «Par moments la pensée jaillit par flaques…»
José Manuel de Vasconcelos – «Nous avons déambulé…»
Ivan de Monbrison – Paysage onirique
Catherine Jarrett – Les bateaux d’or
Ana Russo – Animal d’eau
Christophe Corp – L’art est borgne
Franck André Jamme – «Sur le tard, en privé…»

INVITATION AU RIVAGE
Conservatoire du littoral

Erik Orsenna – « Il était une fois…»
Yves Rouquette – Vic, le Méjean, l’Or : Trois étangs pour une ville

Z’OBJETS
Retenues insolites

Marie-Josée Christien – Juste un peu d’eau
Jean-Pierre Petit – Les robinets de Tarragone
Marie Jouvenel – Se disait la fontaine
Claude Haza – Un chuintement continu dans la rue
Christophe Corp – La chasse d’eau
Eve de Laudec – « Remplir les seaux …»
Marilyse Leroux – Publicité
Florence Ludi – Una giornata al mare

QUI PRO QU’o
Jeux d’eau

Joshie Ananké – C’t'eau
Julien Blaine – Q
Elisabeth Moncellet – Eau fil de l’Ô
Miguel de Unamuno – Cocot-ô-logie
André Recoupé – Ô
Jacques Lucchesi – La complainte du ferry-boat
Jacques Lucchesi – En filant la métaphore

D’ENCRE ET D’EAU

Aline Vesco-Chiaramonti – « J’aime l’eau comme on aime le feu…
Marilyse Leroux – « Il faut peu d’encre à la vie…»
Chantal Enocq – Soif
Jean-Pierre Crespel – L’alphabet des foudres
Violaine de Nuchèze – Lo-gorrhée
Philippe Le Moigne– Noces
Sylvie Durbec – La fin du paysage
Jacques Cauda – Ecrire l’eau par la peinture
Dominique Husson – « Quand je suis arrivé à mon atelier…» 
Angèle Paoli – Petites pièces d’eau sur toile
Alexis Pelletier – Quelle eau
Christian Degoutte – Omnia levia levibus

AILLEURS EST ICI
(Italie)
« Pluie encore intérieurement…»

Viviane Ciampi – Poèmes
Viviane Ciampi – Notice biobibliographique
Viviane Ciampi – Entretien: La poétique du voyage inverse
Lucetta Frisa – Poèmes 
Lucetta Frisa – Notice biobibliographique
Lucetta Frisa – Entretien: Sans écrire la poésie, je ne serais pas vivante

FENETRE SUR ART
Pierre SOULAGES : Eaux fortes

Joseph Delteil et Pierre Soulages : une amitié
Christophe Corp – OUTRE-NOIR La prédestination du Corbeau
Sphinge, ô toi, ma pierre noire
L’homme au noir (fragments)

FIN DE L’EAU, FIN DU MONDE ?

Boualem Sansal dans les jardins d’Hamilcar
                           Entretien par Christophe Corp
Patrick Caron – Sciencie et Poésie: Regards croisés sur l’eau
Entretien par José Muchnik

 

FLEUR DE SEL

Noni Benegas – Les eaux du Château intérieur
Marc Wetzel – Réginald Gaillard – L’attente de la tour
Annie Estèves – Patrick Laupin – Le Dernier  Avenir
                              (Prix Roger Kowalski 2015)
Christophe Corp – Onésime Reclus – Manuel de l’eau

POÉSIE DANS LA CITÉ

Jean Joubert – Hommage au poète, à l’ami
Christophe Corp – Jean Joubert, savetier prodigieux
Jean Joubert – Asseyez-vous, peuple de loups


 

Manifestation Poétique: Musée-Galerie Evy, lectures par les poètes Christophe Corp, Georges Drano, Patricio Sanchez et Nicole Drano Stamberg

Quelques images de la lecture à Frontignan dans la Musée-Galerie Evy 
Christophe Corp y a lu des extraits de ses recueils «De chair et d’Oc» et «Bratislava» ainsi que des poèmes parus dans les numéros de la revue Souffles, aux côtés de Georges et Nicole Drano Stamberg, qui oeuvrent pour la poésie avec leur Association Humanisme et Culture et de Patricio Sanchez, poète franco-chilien.

Georges Drano et Nicole Drano Stamberg photo evy 2 Christophe Corp, Georges Drano, Patricio Sanchez et Nicole Drano Stamberg Christophe Corp, Georges Drano, Patricio Sanchez et Nicole Drano Stamberg Georges Drano et Nicole Drano Stamberg

JEAN JOUBERT NOUS A QUITTÉS

Jean, tu nous manques déjà…

En ce 28 novembre 2015, c’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la mort de l’ami de la Revue Souffles, JEAN JOUBERT, à l’âge de 87 ans

lui, « le poète des deux versants » de la condition humaine, ombre et lumière de tout un chacun

lui qui n’avait de cesse de rendre la poésie accessible au plus grand nombre

lui , le poète emblématique de Montpellier auquel nous avions consacré un numéro spécial, réédité en 2012

 

« ASSEYEZ-VOUS PEUPLE DE LOUPS »

poème lu par Jean Joubert sur la place de la Comédie de Montpellier en soutien aux otages français

 

Asseyez-vous, peuple de loups, sur les frontières

et négociez la paix des roses, des ruisseaux,

l’aurore partagée.

Que les larmes, les armes s’égarent dans la rouille et la poussière.

Que la haine crachée soit bue par le soleil.

La terre ouvre sa robe de ténèbres,

sa nudité enchante les oiseaux,

le jour se fend comme fille amoureuse.

Sous un ciel ébloui

viennent alors après tant de saccage

les épousailles de la terre et du feu,

le temps des sources,

des naissances.

Après le sang, la traîtrise et le cri,

ah, tant rêvé!

le règne des moissons

pour le bonheur des granges.

À nous qui hébergeons l’aube de la parole

de rassembler le grain,

les mots de l’espérance.

Un jour d’été, l’enfant plonge dans la rivière,

joue avec le soleil

sous le regard apaisé d’une mère,

le héron danse sur son nid de sable,

le renard ouvre des ailes d’ange

et le serpent, le mal aimé, forçat de la poussière,

sauvé, s’étire entre les seins du jour.

 


 

« TRAIN DE NUIT »

poème lu par Jean Joubert

 

 


 

PRESENTATION de la poésie de Jean Joubert par Christophe CORP dans le numéro de la revue SOUFFLES

Âpre le soleil au creux des brumes…

Acre ou âpre en son étymologie, le soleil torride de l’écriture de Jean Joubert, tranchant de son âpre aspérité souvent cathartique, ne se déprend jamais des brumes sylvestres de la forêt mythique du Gâtinais de l’enfance.

On y pressent toujours le surgissement d’un faune, lui et sa danse primitive, sarabande à sensations qui osent. Homme primitif est le poète montpelliérain d’adoption et de coeur, qui muni de sa serpe druidique, cueille les archétypes du mythe à sa guise, et en exhume toute la modernité en une fluide présence d’arcanes bus à la source.

Le mythe est toujours en marche en son être (savetier du vent comme l’est tout poète), mythe qui s’épanouit en lui, au zénith solaire des Méditerranées. Les brumes boivent à la source solaire, à la source brumaire les soleils.

La poésie de Jean Joubert est art de la dilatation: elle tient à cet art abouti et profond de dilater le muthos qui parle en lui de façon anaphorique, épique et originellement mythique, telle cette dilatation prodigieuse produite par « le mot lierre sur (la) bouche amoureuse » du verbe « comme une clef charnelle ». La parole infime de ce « dit  » du lierre a l’art de se dilater, de parvenir jusqu’à la conscience et permet tous les sauts équestres de l’imagination, ceux métaphoriques qui assurent les transports de l’âme poétique, sauts équestres entre passé et présent, ailleurs et ici, moi et altérité… Sa quête est art de la dilatation autorisant toutes les explorations au laboratoire du muthos, parole en nous qui parle d’on ne sait où, depuis la nuit des temps, la voix incantatoire.

L’art de la dilatation est aussi exploration de « la clef charnelle qui ouvrirait la porte de l’étreinte », exploration sensorielle et érotique de la conscience torride du désir, énergie de vie jaillie d’un ceci ou d’un cela infime, inconnu ou inconscient, d’un nous-même qui ignore beaucoup de lui-même dans la force torrentielle pour ainsi dire passionnelle du surgissement.

L’art de la dilatation parvenu aux confins mythiques de l’incantatoire est une exhortation à la vie et à la grande cueillette des sens, mais aussi un ultimatum de paix asséné d’un coup fatal, ultima verba adressé aux peuples de loups:

« Asseyez-vous, peuples de loups, sur les frontières / et négociez la paix des roses, des ruisseaux, l’aurore partagée. ». Engagement forcené et viscéral aux côtés de forces torrentielles de la vie, vie qui tenait sans cesse de cette part d’ombre prise en compte voire poétiquement jugulée.

Au seuil visuel de cette réédition, augurant de la charge éternelle inhérente à cette poésie (cosmique frisson d’épine dorsale), le visage de Jean Joubert, surpris entre ombre et lumière, à la croisée des deux versants, dans cette photographie de Raphaël Ségura reproduite en première de couverture, est le visage d’un Samouraï en son estampe japonaise, visage augurant toutes les métamorphoses à venir et préfigurant le double du poète en la personne du poète Wang Tchou, remarquable double phonique légèrement déformé de « Jean Jou » surgi dans le récit court au titre de La résurgence , double étrangement chargé d’échos biographiques : « Avec l’âge, le poète Wang Tchou s’était retiré loin du monde dans une humble cabane, sur une colline, au bord du fleuve… »

Christophe Corp

Jean Joubert couverture numéro spécial revue Souffles

Jean Joubert couverture numéro spécial revue Souffles

Pays, Paysage, Trompe-L’œil (juillet 2015)

Pays paysage, trompe-l'œil

Pays paysage, trompe-l’œil

LE NUMERO « PAYS PAYSAGE TROMPE-L’OEIL » VIENT DE SORTIR…

 Ça y est, le nouveau Souffles est sorti des presses ! Peut-être même est-il déjà entre vos mains ou le sera-t-il prochainement.

 Voilà un numéro qui va vous parler du pays !

Des confins du Gard provençal aux franges du pays catalan, du Canigou au Pays de Thau, de la Pointe Courte à Sète au massif de la Gardiole à Frontignan, de la presqu’île de Maguelone aux coteaux gouleyants du Languedoc vinicole, des rivages de la Méditerranée aux montagnes cévenoles, du Pic Saint-Loup dominant le « Pays de Montpellier » aux confins salins de la Camargue…

 Dédié à Yves Rouquette – le grand poète du Pays d’Oc – ce numéro exceptionnel de 500 pages réserve au lecteur de belles découvertes. Entre autres inédits, un entretien exclusif avec Marie Rouanet qui a accueilli la revue Souffles chez elle, dans sa belle demeure aveyronnaise, au milieu des arbres centenaires et des champs d’herbe folle, elle qui nous a également confié un texte inédit consacré à Ensérune dont le paysage extraordinaire est cher à son cœur.             

 « Pays, paysage, Trompe-l’œil »

Un numéro qui est le fruit d’un travail collectif de six mois, celui d’une équipe de bénévoles passionnés ayant la poésie à cœur.

Un thème, trois mots, pour explorer, dès la couverture d’Alain Bonicel évoquant la magie d’Ensérune, toute la variété du pays au gré des paysages.

Avec au sommaire (ci-joint) : 115 auteurs apportant leur généreuse contribution à une exploration du génie des lieux et 80 illustrations œuvrant au dialogue des arts, cher à nos publications semestrielles.

 Un bel ouvrage pour une odyssée poétique des paysages, fille du trompe-l’œil.


Tous ceux qui n’étant pas encore abonnés ou adhérents souhaitent acquérir ce numéro (248-249), peuvent dès à présent le commander au prix unitaire de 20 € (+ 4,85 € de frais d’envoi) ou mieux, adhérer à notre association (2 numéros annuels de 450 p. pour 50 €, somme donnant droit à une déduction fiscale de 66% / envoi compris) ou encore, s’abonner (2 numéros annuels de 450 p. pour 38 €, somme fiscalement non déductible / envoi compris).

 Abonnement au tarif préférentiel de 25 € (consenti pour étudiants, demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA ou personnes à revenus modestes / envoi compris)

Notre avenir c’est vous ! Abonnez-vous à Souffles ! Ne remettez à demain !

 

Pour tout renseignement relatif à l’envoi du numéro, nous contacter :

administration@revuesouffles.fr

 

 

 


 

SOUFFLES – n° 248-249  ( juillet 2015 )

SOMMAIRE

 

EDITORIAL

Christophe Corp – Les oiseaux du Pays      15

Un thème, trois mots

Marc Wetzel -  Un thème, trois mots      19

 

Figures de proue

Gaston Marty – D’un pays dans l’autre      27
Poésie de tout bois      32
Marcel Conche – Paysage partagé     33
Henri Rodier – Lo Clàpas, ville refuge! (Un sans lieu: la poésie)     35

Occitània, PAÏS NòSTRE

Marie Rouanet – Epaisseur des territoires    41
Yves Rouquette – La nuòch del ventre / La nuit du ventre    47
Marie Rouanet – Â bâtons rompus, le Pays… Entretien par Christophe Corp     49
Marie Rouanet – Epaisseur des territoires (manuscrit)    76

PAYS, GÉNIE DU LIEU

Jean-Claude Forêt – Magalona / Maguelone    79
Cécile Boisson – Dans la lunaison de l’œil entr’ouvert     87
Violaine  de Nuchéze – Emois d’un asparagus en garrigou     89
James Sacré – Détails de la garrigue, en Languedoc    91
Daniel Birnbaum – Le pays d’où je viens    92
Jean-Marie Leclercq – Terre secrète     93
Evelyne Achard     94
Daniel Rivel     97
Jean-Pierre Petit – L’eau sans retenue – Mont Saint-Clair     99
Maurice Chauvet – Palavas / Nîmes      101
Julien Blaine – Au bord du canal de Provence      107
Jean Joubert – Chemin de terre      109
Lepota Lazar Cosmo – Virelei de trois filles       110
Paul Badin – Loire sauvage      111
Marilyse Leroux – Si la pluie      113
Colette Nys-Mazure – Nous entrons en couteau dans le fruit des villages       114
Daniel Rivel – Haut Atlas     116
James Sacré – Une dizaine de kilomètres au Maroc      117
Mohssine Akhrif – Le désert      118
José Muchnik – Paysages de Buenos Aires      119
Gilles Bingisser – On arrive jamais en Arizona      120
Imasango – Mon île en trompe-l’œil      124
Henri Rodier – D’Argelliers à Montarnaud (Hommage à Max Rouquette)     127

PAÍS CATALÀ

Gemma Durand – Le Canigou au prisme de l’art     135
Joan Tocabens – Muntanya / Montagne     153
Roger Mary – Pépé Mateou     156

PAYSAGE, DEVENIR DU TEMPS

Gilles Lades – Pays qui s’en va      163
Marie-Christiane Raygot – Variations Enfin… la mer      165
Jean Joubert – Souvent je me retourne     167
Françoise Saddier      169
Cécile Boisson      170
Odile Vecciani – Les soirs violets     171
Anne-Marie Suire – Intime paysage      173
Julien Boutreux – Corps donnés      174
Marie Jouvenel       175
Jean-Louis Clarac – Paysage en suspensions     177
Jean-Damien Roumieu – En partage l’arbre haut sur la colline      180
Janine Gdalia – Pays réel, Pays imaginaire      182
Saïd Sayagh      185
Philippe Monneveux -  Paysage en quatre fragments     190
Jean-François Gomez – Le voyage inutile      191
Ingrid Auriol – Autobus 95       194
Anton Papleka -  Les arbres arrachés / Le buste doré de Lénine     197
Julio Zarate – Mirages méditerranéens      201
Daniel-Claude Collin – Paysages en trompe cœur     204

Ce toit tranquille où marchent des colombes

Ernest Puerta – La Pointe Courte n’est pas un lieu     210
Philippe Tancelin – Quel temps fait-il au dos de la mer?     211
Fabien Palmari – Oiseaux d’épaves     214
Juliette Massat – BABEL OUED Séty     217

Approches de la Gardiole

Christophe Corp – Lido des Aresquiers      225
Georges Drano – La poésie, un écrit qui se parle     227
Georges Drano – Approche de la Gardiole     237
Christophe Corp – Georgique, le Georges!      245

PAYS de Montpellier

Stendhal – « Montpellier est la seule ville de l’intérieur qui n’ait pas l’air stupide » 250
Maurice Chauvet – Pays de Montpellier       251
Frédéric Jacques Temple       261
Maurice Chauvet – Ciel occitan      262
Maurice Chauvet – Villes du Sud – 1964 (manuscrit)      263
Jean-Pierre Petit – Un bistrot nommé L’Atlantide      265
Bar de la Coquille      269
Christophe Corp – Sans oublier les lettres muettes      271

PAYSAGE, TERRITOIRE DE LA SENSATION

Albert Woda – Il n’est pas de rêve en mer     283
Emma Shulman       286
Guillemette de Grissac – Vers le cœur      287
Michel de Léobardy – La Montagne-qui-fume      289
Régine Nobécourt-Seidel – Matin lagunaire        293
Michèle Dalenc       294
Claude Haza – On ne dit pas de quel détail       296
Thierry L’Ancien – Grande marée      298
Sophie Perrin Ravier – Mirages bleutés      299
Robin Devaux       300
André-Louis Aliamet       301
Janine Bastide – Tout un pays à traverser       303
Jean-François Assié – Square       305
Ida Jaroschek – Je suis ce paysage      306
Béatrice Libert – Rendez-vous       308
Frédérick Gambin – Un homme, c’est aussi un chemin qui marche       309
François Alysse – Douce fessée aux genêts       310
Nicole Drano-Stamberg – OLIVIER, olea, oliu, oliva, ulliri…       311
Müesser Yeniay – Avec moi il y avait le désert      315
Mâjosais Fages – Contre vision en zone humide       316
Armand Dupuy – Présent faible      319
Ivan de Monbrison – Le temps d’après      322
Christophe Corp – Gecko, braises du beau      325
Chantal Danjou – Récits d’Horizon / Les amandiers depuis Lorca      327
Ana Rossetti – Jardin de tes délices / Jardín de tus delicias      330

Paysage, Lignes de fuite

Christophe Corp – Je ne sais quoi, lumière      335
Pascale Amrouche – La forêt dort les yeux ouverts      336
Sylvie E. Saliceti – Corail: L’Aile de l’eau     338
Ingrid Auriol – Ascension      341
Marie-Noëlle Hopital – Marine      343
Joannès de Divonne – Dans Cette ville      344
Jean de Breyne – Bonté de la ville      346
Jean-Paul Gavard-Perret – Pâles haies des villes      349
Richard Servajean – Mon pays éclate dans le ciel      351
Marc Wetzel – Paysages de force      353
Bénédicte Penn – Avant toute chose, les forêts      355
Daniel Pierre Brivet – Marais      356
Elyane Kaiser – Paysage intérieur, paysage d’hiver      359
Monique Coudert – Mirage de la compassion      361
Metin Cengiz – La parole du secret      363
Bernard Jakobiak – Que le regard échappe à l’usure / Le poème est le sel      365
Josette de Reparaz – Crépusculaire      369
François-Xavier Desprez      370

PAYSAGE, ARTICULATION DU VISIBLE

Olivier Domerg – Paysage,articulation du visible Entretien par  Christophe Corp   373
Olivier Domerg – L’alignement reconstitué de toutes pièces     380

LA FABRIQUE DU TROMPE-L’ŒIL

Martine Lucchesi – L’œil du mur      383
Michel Théron – Imago victrix      385
Philippe Courtel – Les passerelles     391
Mich’Elle Grenier – L’herboriste      392
Catherine Jarrett – Songerie      393
Elodie Paul – Cinéma de rue      396
Jean Pachot Lagarrigue – Chapeau pour faire un paysage      397
Chapeau pour plaire au pays  sage      398
Christophe Corp – Tremper l’œil      401
Kinji Imanishi – Une Lettre      403
Emilien Chesnot – Le regard se déporte de la toile      411

POESIE DANS UNE BOTTE

Ailleurs est ici
Francesca Rondinelli – Quatre voix de la poésie italienne d’aujourd’hui      417
Donatella Bisutti      420
Umberto Fiori      424
Carlo Bordini      429
Laura Caravaglia      433

ODYSSÉE DES FILS DE KALYMNOS

Annie Maïllis – Odyssée des fils de Kalymnos     439
Emma Shulman – La vague de sel      445
Katerina Anghelaki-Rooke – Baisers-paysages / ΦΙΛΙΑ ΤΟΠΙΑ     447
Un bateau nommé Odyssey by LR2L    449

Fleur de sel

Gaston Marty   – Hommage à cette ville qui sut boire ses amants sable et vent
De sable et de vent, Narbonne, oiseau à dire bleu
par Christophe Corp      455
Paul Pugnaud – Les jours pulvérisés   par Marc Wetzel       461
Chantal Danjou – La mer intérieure entre les îles   par Gilles Lades      466
Geneviève Vidal – Vêtue de Vent par Chantal Danjou      467
Serge Núñez Tolin – Fou, dans ma hâte par Marc Wetzel       470
Ida Jaroschek – Aborder les lointains par Marc Wetzel       475

POÉSIE DANS LA CITÉ

Résistons! Existons ! à la Médiathèque Emile Zola de Montpellier 7.04.15     481
Souffles à la Comédie du Livre 29-31.05.15     484
Christophe Corp – Discours-poème 30 mai 2015
Exposition Alain Bonicel au Château de Grabels     487